Les gnostiques
C'est en 1945 qu'un paysan égyptien découvrit par hasard à Nag Hammadi des amphores contenant une superbe collection de papyrus et des parchemins au contenu très surprenant : des évangiles et des écrits philosophiques de la période des premiers chrétiens et qui présentaient l'insigne avantage de ne pas avoir été filtrés par l'église, le Vatican et l'histoire comme le furent les textes de l'ancien et du nouveau testament. Ces textes ont été identifiés à la connaissance gnostique et complètent de façon admirable les quelques textes gnostiques (l'évangile de Marie, le livre secret de Jean, l'Apocryphon ou encore Sophia de Jésus Christ) que les Inquisitions successives et autodafés nous ont épargnés. Mais alors, qui sont ces gnostiques ? En tant que premiers chrétiens «dissidents» entre le 1 ier et le 4 ième siècle, ils ont joui d'une épouvantable réputation d'hérétiques sodomites et libertins émanant de Rome, du Vatican puis de l'Inquisition (pour leurs héritiers) et continuent aujourd'hui à être déconsidérés tant par l'église catholique que par une certaine frange des conspirationnistes qui y voient un avatar sectaire des sociétés secrètes cathares et des templiers. Il nous est bien entendu impossible de séparer le bon grain de l'ivraie, de vérifier la thèse selon laquelle les gnostiques sont des manipulateurs qui font la propagande d'un personnage fictif, celui du Christ. Mais ce qui nous a intéressé, au delà de la polémique de l'existence du Christ, c'est que les textes gnostiques, au même titre que certains textes de la mer morte sont d'autant plus intéressants qu'ils nous parviennent tels quels, comme les ont lus les premiers dissidents chrétiens. Et le moins que l'on puisse dire est qu'ils nous relatent une toute autre histoire sur l'origine de l'homme que celle colportée par l'Ancien Testament, le Vatican, une version qui est «raccord» sur certains points avec des textes occultes ou méconnus émanant d'autres traditions religieuses.